DIC
31
1825

Cavour, Camillo Benso di a Cavour, Philippine Benso di, n. de Sales, 1825-12-31 #1287


Mittente:
Cavour, Camillo Benso di.
Destinatario:
Cavour, Philippine Benso di, n. de Sales,.
Data:
31 Dicembre 1825.

                                                                                                           Mardi à 10 heures

     Très chère Marina,
     L'abbé vient de m'apporter sur l'instant votre très aimable lettre; je vous réponds de dedans le lit avec une bien méchante plume: ainsi je vous prie de ne pas vous scandaliser si j'écris mal.
     Je suis bien fâché de savoir que maman est souffrante, mais ce qui me fâche encore de plus c'est de ne pouvoir lui rendre ces tendres soins qu'avec tant de bonté elle m'a donnés quand j'étais malade. Je me console pourtant, car je pense que vous êtes tous là pour lui faire compagnie, et que vous ne l'abandonnez pas assurément.
     Je ferai vos commissions au brave abbé Frézet, qui me soigne bien et est toujours très gai; il me lit souvent les lettres qu'il écrit; je ne connais pas pourtant celle qui vous a fait si fort crier: elle aura dû être bien maligne. Hier il a eu l'examen de sa classe qui a duré depuis trois heures jusqu'à huit; il est venu après cette longue séance me voir et il s'est endormi appuyé au pied de mon lit.
     Hier j'ai eu tout le jour ce brave Gustave qui m'a tenu une bien fidèle compagnie; dites-lui, je vous prie, que le passage dont il voulait une explication dépend d'une très longue et compliquée théorie, c'est à dire la théorie des fonctions génératrices, qui forme une étude tout à fait séparée des élémens du calcul infinitésimal.
     Dites-moi, je vous prie, quand ma mère partira pour Vaudier car sa petite indisposition aura brouillé tous les projets déjà faits; je voudrais savoir de plus quand j'aurai le plaisir de vous voir, car il y a bien longtems que je suis séparé de vous, et je voudrais bien passer quelque tems avec vous avant votre départ pour la Savoye, qui nous séparera pour plusieurs mois.
     Mr Dho dit que la société des dames adoucit les mœurs. Je ne le crois pas trop, mais enfin, laissons ce sujet.
     Adieu, très chère Marina, bien des choses pour toute la famille; n'oubliez pas le bon prieur que j'aime beaucoup et que je désirerais bien de voir. L'abbé Frézet vous fait ses compliments.
                                                                                                                           Camille

divisore
Nomi citati:
Marina, abbé, maman, mère, abbé Frézet, Gustave, Dho, prieur.
Toponimi citati:
Savoye, Vaudier.

Allegati