LUG
22
1834

22 luglio 1834 - 22 luglio 1834


Diario:
1834.

      Nous nous sommes quittés. À cinq heures moins un quart, elle est montée en voiture et partie pour Gênes. Je ne sais pas, mais cette séparation a été bien moins cruelle que celle qui a eu lieu à son départ de Turin. Alors, nous étions dans la plus cruelle incertitude; sans nous l'avouer à nous-mêmes, nous n'étions pas encore entièrement sûrs de notre amour; elle en avait bien des raisons; et ensuite rien n'était fixé sur notre sort, nous ne savions quand et où nous nous reverrions, quelles difficultés il faudrait vaincre, quelles mesures hardies il faudrait prendre pour surmonter les obstacles qu'on élèverait entre nous. Mais maintenant nous sommes sûrs l'un de l'autre; plus sûrs de ce qu'on peut être de chose au monde. Plutôt que de douter du cœur de Nina, je douterais de ma propre existence. Si elle me trompe, il n'y a plus rien de vrai sur cette terre, tout n'est qu'erreur et déception, et il faut se hâter de quitter un aussi triste séjour. Mais je suis calme et sans craintes. C'est en outre un grand sujet de consolation pour nous, que de penser que dorénavant nous n'aurons plus d'obstacles matériels bien graves à vaincre pour nous réunir. La conduite généreuse de Giustiniani m'en assure. Il m'a beaucoup engagé à aller le voir à Voltri. Oh! comme je profiterai avec empressement de son invitation! Nina m'a promis de m'écrire de Savone, il faudra bien du tems avant que je ne reçoive une de ses lettres. Dieu, comme elle écrit bien; cette nuit-même, ne pouvant dormir, elle m'a adressé des lignes adorables; je ne peux me lasser de les relire, cependant je ne veux pas les copier, parce qu'elles sont par trop flatteuses pour moi. Sans connaître Nina, je serais, je crois, devenu amoureux fou d'une femme, qui s'esprimerait avec tant de passion et de grâce.

divisore
Nomi citati:
Nina, Giustiniani.
Toponimi citati:
Gênes, Turin, Savone, Voltri.

Allegati