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20
1834

20 ottobre 1834


J’ai été de Grinzane à Voltri passant par Savone et la nouvelle route qui de Bra y conduit. J’ai été à cheval jusqu’à Murazzano, là j’ai pris une sgourata qui en douze heures m’a conduit à Savone. En repassant par Savone, j’ai vu l’ami D’Auvare 1, qui y commande l’artillerie du fort, nous avons passé une grande partie de la soirée ensemble, et nous avons beaucoup ri aux dépens du prochain. Le brave garçon a plus de foi que jamais dans la puissance irrésistible de ses charmes; à l’entendre, il n’a que l’embarras du choix, et toutes les dames de Savone sont également à sa disposition. Je crains bien que ses conquêtes se bornent, comme à Alexandrie, à une vieille coquette usée et délaissée par la foule de ses anciens adorateurs. En arrivant à Grinzane, j’ai trouvé une lettre de papa qui m’engageait à venir le trouver de suite à Santena pour conférer sur une affaire qui se présentait et qu’il me conseillait d’entreprendre, tout en me déclarant qu’il n’y avait à espérer qu’un gain éloigné qu’il fallait acheter par des risques et des sacrifices pendant plusieurs années. - Je suis le dernier homme du monde auquel une telle spéculation puisse convenir. Heureusement, je n’ai pas eu à discuter avec papa. L’avocat Matirolo avec qui il s’agissait de traiter a brusquement rompu par un caprice toutes les négociations, et il n’en a plus été question.

divisore

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