LUG
12
1834

12 luglio 1834 - 12 luglio 1834


Diario:
1834.

      Les jours de tristesse et d'épreuves sont arrivés bien vite. J'ai reçu ce matin deux lettres de Nina. Pauvre femme, elle est dans un état affreux, son mari lui a fait la scène du monde la plus sentimentalement ridicule; il lui a dit qu'elle pouvait m'aimer en cachette, mais que si elle fesait une esclandre, elle tuerait ses parents, déshonorerait ses enfants et son nom et que lui serait obligé d'aller me chercher au bout du monde pour laver son affront dans mon sang. Croit-il me faire peur, l'imbécille [sic]? En vérité qu'il me donne envie de braver ses menaces et de lui montrer le cas que j'en fais. Mais Nina a été bouleversée; dans la première de ses lettres écrite sous l'impression de cette scène, elle me dit qu'elle veut renoncer à moi et mourir. Dans la seconde, elle a horreur de ce qu'elle a dit et elle est bien décidée à ne pas renoncer à sa passion. Ce qui m'afflige surtout, c'est que cet original de mari s'est amusé à lui répéter toutes sortes d'horreurs sur mon compte: que j'étais un infâme séducteur, un homme à projets affreux, etc. Et cela n'a pas laissé de faire impression sinon dans le cœur, du moins dans la tête de cette pauvre Nina. Par le plus inconcevable guignon, j'ai perdu cette seconde lettre, adorable de sentiment et de passion; j'avais la tête tellement troublée, que je ne puis concevoir comment cela m'est arrivé. Elle me disait entre autres choses: «Oh! que je voudrais assez bien me porter pour te suivre au bout du monde, ne plus vivre que pour toi, et mourir en te regardant». Son esprit est tout troublé, elle ne sait à quoi se décider. Pauvre femme, que ne ferais-je pour la tranquilliser! Je lui ai écrit deux lettres, une par la poste, et l'autre je l'ai envoyée à Richard.
      Oh! Mon Dieu, détournez de cet ange de grâce, d'affection, le calice d'amertume; épargnez-le lui, et je le boirai avec résignation jusqu'à la lie!

divisore
Nomi citati:
Nina, Richard, son mari, mari.

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