08 ottobre 1834
Me voici de nouveau à Grinzane, après un voyage bien désagréable. Mon père, je ne sais par quelle manie, n’a voulu me donner pour tout moyen de transport qu’une mauvaise petite dalmatina, qui avait toutes les peines du monde à traîner au pas notre lourde sgourata. A Bra, je me suis décidé à louer un cheval et bien m’en a pris, car le bac du bras gauche du Tanaro étant arrêté faute d’eau suffisante, et la voiture devant traverser le lit de la rivière, la pauvre petite bête n’aurait jamais pu nous tirer d’affaire; Tosco et moi aurions été obligés de descendre dans l’eau et de porter nous-mêmes la sgourata. Jean est revenu; j’espère que pour cette fois on ne l’appellera plus sous les armes. Il me paraît plein de reconnaissance envers moi pour lui avoir retenu si longtemps sa place que tant de monde convoitait.
