FEB
4
1834

04 febbraio 1834 - 04 febbraio 1834


Diario:
1833-1834.

      Il y a eu un grand bal chez monsieur de Vial, donné par celui-ci et monsieur de la Trinité. Tout y était fort bien. Appartemens riches, service parfaitement bien fait, musique excellente. Aussi, a-t-on été fort en-train. Mme de [. . .] était plus jolie et plus aimable que jamais; elle a été d’une coquetterie charmante. En vérité, si je ne connaissais pas ses antécédens, et si je n’eusse pas de trop justes raisons pour me défier du jeu qu’elle joue, en vérité il y aurait de quoi perdre la tête. Si tant est toutefois, que cette faculté-là me reste. La fortune m’a chèrement fait payer les délicieux sourire de Mme; quoique j’aie joué avec toute la prudence du monde, je n’en ai pas moins perdu beaucoup d’argent, à peu près tout mon gain de l’année, et même quelque chose au delà. Ce qui m’a fait un véritable, c’est que ce malheur constant et extraordinaire ne m’a pas fait perdre la tête un seul instant; j’étais aussi calme et aussi prudent après avoir perdu ma cinquième mise qu’au moment où je me suis assis. Un autre aurait perdu au moins le double. Je ne peux pas perdre à la longue au goffo. Ce qui m’a fait aussi grand plaisir, c’est que l’agitation du jeu, et l’ennui de la perte n’ont nullement troublé mon sommeil. J’ai rarement mieux dormi au retour d’un bal. Si j’étais amoureux, sentimental et poétique, je dirais que le baume des beaux yeux de Mme m’empêchaient de ressentir l’amertume des coups de la fortune.

divisore
Nomi citati:
monsieur de Vial, monsieur de la Trinité.

Allegati